La suite du projet se dessine sur les territoires « volontaires »
Alors que dix territoires sont aujourd’hui habilités pour mener l’expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée pendant cinq ans, plusieurs dizaines sont volontaires pour entrer dans une 2e étape expérimentale, à horizon 2019. Création d’un consensus autour du projet, identification et rencontre des personnes privées durablement d’emploi, recensement des travaux utiles non pourvus : le projet prend forme sur ces territoires « volontaires ». Zoom sur deux d’entre eux.
Grasse fleure bon le consensus
« Il y a sur notre territoire un vrai terreau en matière d’économie sociale et solidaire, la Communauté d’agglomération du Pays de Grasse et la Ville de Grasse [Alpes maritimes] soutiennent énormément les initiatives locales », explique Abdelhadi Gasmi. Attiré par le fait que Territoires zéro chômeur de longue durée mette « les demandeurs d’emploi et les habitants au cœur de la démarche », ce directeur d’association portant un atelier et chantier d’insertion s’est intéressé au projet, aux côtés de Jean-François Piovesana, directeur du service Emploi et Solidarité de la Communauté d’agglomération. « Nous avons assisté à la Fabrique du consensus [organisée le 23 mai dernier à l’Assemblée nationale par TZCLD] et nous en sommes revenus avec beaucoup d’informations sur le projet. Jérôme Viaud [maire de Grasse, président de la communauté d’agglomération et vice-président du conseil départemental] nous a dit ‘on y va’ », poursuit Abdelhadi Gasmi. La Communauté d’agglomération est aujourd’hui adhérente de l’association TZCLD.
Sur le territoire, la phase de création du consensus est en marche : une trentaine de personnes ressources ou intéressées par le projet ont été identifiées et sont conviées à une réunion le 17 novembre prochain pour mettre en place le comité local. Ce dernier aura pour mission première de « poursuivre la réflexion et de déterminer le territoire ciblé ». En décembre, un rapport précisant le territoire retenu sera remis à Jérôme Viaud. Sera alors organisée une première réunion avec les habitants en janvier, avant d’engager les phases d’identification des personnes privées durablement d’emploi et des travaux utiles. Objectif : « être prêt à démarrer sur un petit territoire en 2019 puis essaimer ensuite sur toute la communauté d’agglomération », s’enthousiasme Abdelhadi Gasmi.
Centre Ouest Bretagne : « Tous vers l’emploi » en ordre de marche
« Avec Territoires zéro chômeur de longue durée, pour la première fois, nous avons une réponse à apporter aux personnes en demande d’emploi sur le territoire », souligne Yann Jondot, maire de Langoëlan (Morbihan), l’une des huit communes appartenant au Pays du Centre Ouest Bretagne (COB) qui se sont lancées dans la démarche. Candidates malheureuses lors de l’habilitation des dix territoires expérimentaux fin 2016, ces communes, réparties sur le Morbihan et les Côtes-d’Armor, restent mobilisées. L’association Tous vers l’emploi a été créée en février dernier pour poursuivre le projet, elle aussi est adhérente à TZCLD. « Souvent, les solutions apportées aux problèmes de territoires sont exogènes et ne prennent pas en compte l’identité du territoire », déplore Laurence Demay, bénévole au sein de Tous vers l’emploi, « Territoires zéro chômeur de longue durée est un projet en cohérence avec les ressources et les besoins locaux ». Anne-Sophie Oudin, également bénévole, salue « la mobilisation locale » autour de cette démarche : « on se prend en main et on travaille ensemble sur un projet commun ».
Tous vers l’emploi va ainsi reprendre les travaux engagés l’année dernière. En commençant par la remobilisation du comité local, qui compte une quarantaine de membres et se décline en commissions (demandeurs d’emploi, handicap, non-concurrence, entreprise à but d’emploi, travaux utiles…). Elle va aussi repartir au contact des personnes privées d’emploi, 300 avaient été identifiées en 2016, et aller plus loin dans l’inventaire des travaux utiles non pourvus. « En partant en premier lieu des compétences de la centaine de demandeurs d’emploi rencontrés l’année dernière, déjà 37 000 heures de travaux utiles avaient été recensées », pointe Laurence Demay. Qui a dit que le travail manquait ?