Jouques : zoom sur le fonctionnement de l’équipe projet
À Jouques, l’équipe projet est le bras opérationnel du comité local et fait le lien avec l’Entreprise à but d’emploi (EBE). Composée de bénévoles et de salariés, elle accompagne les demandeurs d’emploi en attente d’être recrutés par EBE, travaille au développement d’activités nouvelles…
Sur le territoire de Jouques dans les Bouches-du-Rhône, l’équipe projet s’est formée en juillet 2015. Composée de sept personnes, notamment des élus et des bénévoles d’ATD Quart monde, elle est aujourd’hui « la partie vivante opérationnelle du comité local », explique Isabelle Loss, à l’origine de la création de l’équipe. « C’est impossible d’avancer dans ce projet sans avoir une équipe dynamique composée de gens qui font ce qu’ils aiment faire », poursuit-elle. Depuis, le comité local a été mis en place et l’EBE Elan Jouques a ouvert ses portes, employant 27 salariés fin février. L’équipe projet, constituée de bénévoles et de salariés, se retrouve tous les quinze jours, avec le directeur de l’EBE, pour « anticiper les questions qui se posent et régler celles que l’on n’a pas vu venir », ajoute-t-elle. Une fois ces urgences réglées, le comité local se réunit toutes les cinq ou six semaines, avec des membres « très engagés » qui « ont plaisir à travailler ensemble », note Isabelle. Outre les réunions plénières, le comité local se réunit en commissions (évaluation, emploi-parcours, vigilance et activités nouvelles).
Ne pas perdre le contact avec les personnes en attente de recrutement
Parmi ses responsabilités le comité local doit s’assurer que toutes les personnes privées durablement d’emploi (PPDE) du territoire puissent être recrutées si elles sont volontaires. À Jouques, l’équipe projet, appuyée d’une stagiaire, Camille Retsin, a récemment mené une importante opération de requalification de fichiers pour reprendre contact avec les demandeurs d’emploi identifiés comme volontaires mais n’étant pas encore entrés dans l’EBE. Camille a ainsi réalisé plusieurs dizaines d’entretiens téléphoniques et physiques pour mettre à jour leur situation professionnelle et mieux comprendre ce qui les a amenés à participer au projet lors du lancement ainsi que ce qui changé depuis. « Il y a des personnes en attente depuis plus d’un an, il est impératif de garder un lien avec eux », affirme Isabelle Loss. « Certains ne sont vraiment pas à l’aise avec le collectif, ils font des efforts énormes, il est important de leur montrer qu’ils ont leur place dans le projet », ajoute Claire Marche, membre de l’équipe projet qui avait réalisé les premiers entretiens avec les PPDE au démarrage du projet. Camille s’est appuyée sur des outils ludiques pour mener ses entretiens : des photos pour aborder la façon dont les gens se sentent dans leur recherche d’emploi, des cartes présentant les freins à l’emploi… « Travailler à partir de ces exercices ludiques et informels aide à parler librement », note-t-elle, « ces échanges permettent de mieux cerner les difficultés qu’ont ces personnes, des difficultés dont on n’a pas toujours conscience au premier abord ».
« Un collectif qui vit et a plaisir à se retrouver »
Jusqu’à début mars, les PPDE se réunissaient tous les mois. À leur demande, une permanence hebdomadaire a été mise en place depuis un mois. « Ils souhaitaient un lieu pour se réunir, c’est un collectif mouvant car des personnes en sortent pour être embauchées, au sein d’Elan Jouques ou d’autres entreprises, mais un collectif qui vit et a plaisir à se retrouver », explique Claire Marche. Les différentes salles mises à disposition par la mairie permettent à la fois de travailler au calme sur sa recherche d’emploi et d’échanger dans la convivialité. « Ce sont des moments informels très importants car ils permettent de sortir de l’isolement du chômage de longue durée », apprécie Jean-Philippe Constantinou, en attente de recrutement au sein de l’EBE. « On tâtonne pour trouver la meilleure façon d’accompagner les PPDE, notamment les plus isolées », remarque Isabelle.
Associer les PPDE au développement d’activités nouvelles pour l’EBE
Les PPDE sont associées au développement d’activités nouvelles pour l’EBE, l’une des missions du comité local. « Il y a un projet de formations pour que nous apprenions à faire des études de marché », se réjouit Jean-Philippe, « c’est extrêmement intéressant car cela permet d’appréhender tous les aspects d’un projet que l’on mène à bien ». Aujourd’hui, le comité local et l’EBE travaillent à un nouveau fonctionnement pour améliorer leur travail commun sur les activités nouvelles mais aussi sur l’accompagnement des nouveaux salariés. « Il est très important d’accompagner la transition au sein de l’EBE », note Claire Marche, qui s’occupe de ce suivi, « rejoindre une entreprise n’est pas évident pour certaines personnes très éloignées de l’emploi, elles ont du mal à se positionner ». Des entretiens de parcours sont également en projet, pour « prendre du recul sur l’expérience au sein d’Elan, faire le point sur les envies et besoins et éventuellement aborder la question de la sortie de l’EBE », ajoute Claire. De l’identification des PPDE au démarrage du projet à leur suivi dans l’EBE, l’équipe projet est là et joue un rôle majeur.