Emploi des personnes en situation de handicap, l’expérimentation TZCLD offre une réelle égalité des chances
Les personnes en situation de handicap sont plus souvent confrontées à des obstacles pour accéder à l’emploi, et ce malgré des compétences et des potentiels avérés. A ce titre, l’expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée constitue une initiative innovante. Conçue avec l’objectif de mettre fin à la privation d’emploi, elle ouvre aussi des pistes de réflexion prometteuses pour l’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap. A l’occasion de la semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap (SEEPH), organisée du 18 au 22 novembre, sur le thème “handicap et parcours professionnel : comment assurer une vraie égalité des chances”, zoom sur l’inclusion au cœur du projet.
Malgré l’avancée des législations et des dispositifs d’aide, les personnes en situation de handicap sont nettement plus touchées par la privation d’emploi et font encore face à davantage de discriminations dans le monde du travail. En effet, le taux de chômage des personnes en situation de handicap est de 12%, contre 7 % pour l’ensemble de la population et 56 % des demandeur·ses d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi étaient au chômage de longue durée à fin juin 2023*.
Sept fois plus de salarié·es en situation de handicap dans les EBE que dans le secteur marchand
En posant comme conviction première le fait que “personne n’est inemployable, si l’on adapte l’emploi à la personne”, le projet TZCLD propose un cadre expérimental inclusif, permettant d’assurer une vraie égalité des chances. Partir des compétences, des savoir-être et savoir-faire des personnes permet d’appréhender leur profil différemment.
Dans les entreprises à but d’emploi, la part des personnes en situation de handicap embauchées est en moyenne de 24 % contre 3,5 % dans les entreprises en France, soit bien au-delà de l’obligation légale de 6 %. L’embauche sans sélection et l’adaptation de l’emploi à la personne, et non l’inverse, permettent de valoriser des profils qui sont mis de côté par le secteur marchand.
Briser les tabous et adapter l’emploi et les postes de travail
Cette réalité est également due à une sensibilisation en continu des acteurs et actrices du projet et, plus largement, de l’emploi sur les territoires, à la question du handicap. Ce travail de pédagogie et de sensibilisation permettant de décomplexer le sujet du handicap et de le démystifier.
Dès les débuts de l’expérimentation, l’association TZCLD a noué un partenariat avec l’Agefiph, puis l’APF France Handicap, et, plus récemment a initié un groupe de travail associant également le Réseau Gesat, l’Unapei et Andicat (voir encadré). Elle dispose d’un référent handicap dans son équipe et s’empare du sujet dans l’accompagnement qu’elle propose aux territoires, nourrie de ces partenariats et échanges riches. Dès l’identification des personnes privées d’emploi du territoire, une attention particulière est portée au handicap afin de lever les freins et de maximiser le taux de recours aux droits, en facilitant les démarches administratives initiées par les CLE et/ou les EBE, en valorisant les bonnes pratiques…
Le Fonds d’expérimentation travaille aussi en partenariat avec l’Agefiph. Ce travail partenarial se décline au niveau local, les EBE mobilisant l’offre de services de l’Agefiph notamment. Dans une grande majorité des entreprises à but d’emploi conventionnées, des référent·es handicap ont également été nommé·es pour accompagner et soutenir la politique inclusive. Lors de l’intégration de personnes en situation de handicap dans les collectifs de travail, une adaptation de l’emploi est parfois nécessaire et des compensations peuvent être mises en place. La montée en compétence et l’accès à la formation sont également des moyens permettant des évolutions, au sein de l’EBE mais aussi en dehors. Les EBE s’appuient régulièrement sur les professionnels du secteur du handicap pour mettre en place un découpage des tâches dans les ateliers, sensibiliser régulièrement les salarié·es… Autant d’actions qui permettent une réelle égalité dans l’accès au droit à l’emploi.
La question du handicap est donc au cœur du projet TZCLD, qui porte la mise en œuvre du droit à l’emploi pour toutes et tous. En s’engageant pour un emploi accessible à toutes et tous, Territoires zéro chômeur de longue durée contribue non seulement à réduire le chômage, mais aussi à bâtir une société où chacun·e peut trouver sa place.
Un travail partenarial pour favoriser les actions concrètes
Le développement de partenariats avec des acteurs du secteur du handicap que sont Andicat, l’APF France handicap, le Réseau Gesat et Unapei a permis de mettre en place un groupe de travail ayant pour objectif l’interconnaissance entre ces réseaux et les CLE des territoires pour mieux comprendre les missions et le fonctionnement de chacun et stimuler des synergies locales. Un webinaire, co-organisé en mai 2024 a mis en lumière des exemples concrets de modes de coopérations possibles sur les territoires du projet. Pour aller plus loin, une note de capitalisation des coopérations locales avec les acteurs du handicap sur les territoires sera produite courant 2025. Elle visera à outiller les acteurs, partager les expériences et les enseignements et à s’enrichir mutuellement. Le groupe de travail reste ouvert à d’autres organisations intervenant dans le champ du handicap.
Au sein de la concertation pour une loi du droit à l’emploi, les acteurs du secteur du handicap et du travail protégé et adapté sont également partie prenante. Andicat, APF France Handicap, le Réseau Gesat et l’Unapei font partie des 17 partenaires qui s’engagent collectivement depuis début 2024, aux côtés de TZCLD, pour réfléchir et débattre ensemble, en concertation avec le plus grand nombre, pour aboutir à la construction d’une loi pour le droit à l’emploi.
12 %
C’est le taux de chômage des personnes en situation de handicap, contre 7 % pour l’ensemble de la population.
729
C’est le nombre de personnes en situation de handicap (reconnue ou en cours de reconnaissance) embauchées dans les EBE depuis le début de l’expérimentation. La part des salarié·es handicapé·es est en moyenne de 24 % en EBE.
*Emploi et chômage des personnes handicapées – Tableau de bord national – Premier Semestre 2023 – https://www.agefiph.fr/sites/default/files/medias/fichiers/2023-11/Agefiph-TB_Semestre1_2023-11.pdf