Grappe Normandie : « ce niveau d’animation régionale répond à un réel besoin des territoires »
Pour proposer un accompagnement de terrain au plus près des spécificités locales, l’association TZCLD travaille à la structuration de grappes régionales de territoires. Ces grappes sont animées par des acteurs implantés localement. Zoom sur la grappe Normandie, co-animée par l’Ardes et le Coorace.
« Ce niveau d’animation régionale répond à un réel besoin des territoires, notre proximité géographique nous permet d’être plus disponibles et on apporte une excellente connaissance du terrain, explique Fanny Mollet, salariée de l’Ardes et co-animatrice de la grappe Normandie. Plusieurs territoires ont sollicité le territoire habilité de Colombelles, on voyait bien qu’il y avait besoin d’une animation collective. » L’Ardes est investie à Colombelles depuis plusieurs années, « cette expérience est précieuse pour accompagner les nouveaux territoires, sans être à prendre comme un modèle à reproduire à l’identique », ajoute Fanny. Le binôme d’animation avec le Coorace Normandie s’est mis en place naturellement : « le projet TZCLD est totalement en phase avec les orientations du Coorace, souligne Laurent Bouvet, délégué régional du Coorace. L’Ardes apporte l’expérience d’un territoire habilité et de l’accompagnement de projets territoriaux basés sur des collectifs de citoyens et le Coorace sa connaissance du monde de l’insertion par l’activité économique ».
Conjuguer des niveaux d’avancement dans le projet hétérogènes
Les animateurs de la grappe proposent des rencontres tous les deux mois environ depuis juillet dernier. Les journées sont calées sur les thématiques de la méthodologie du projet et sont « complémentaires avec le parcours de formation mis en place par TZCLD », note Laurent. Un peu moins de 10 territoires participent à ces réunions. Le format d’un accompagnement collectif est « pertinent au niveau pédagogique, ajoute l’animateur : il est important que les territoires s’emparent des outils et de la méthodologie et qu’ils puissent partager leurs expériences, cela permet aussi de créer une dynamique régionale et une solidarité entre territoires ». Il faut toutefois arriver à « conjuguer des niveaux d’avancement dans le projet très hétérogènes, ce qui pousse à être inventifs sur les modalités d’animation », précise-t-il. Ainsi, Port-Jérôme-sur-Seine, engagé dans le projet depuis début 2017, côtoie Dieppe qui se lance depuis quelques mois. « C’est intéressant de voir comment chacun met les choses en place, remarque Marie-Françoise Loison, élue de Port-Jérôme et de l’agglomération Caux Seine. Être plusieurs engagés sur le projet donne aussi plus de force. » Pour Dieppe, l’expérience de Port-Jérôme « donne des pistes », ce qui est précieux dans « un projet qui fait appel à des manières de travailler complément différentes », analyse Vincent Goupil, chef de projet politique de la ville à la mairie de Dieppe.
Adapter la méthodologie aux territoires
« On connaît les fondamentaux du projet, mais ce n’est pas toujours évident de les traduire sur le territoire, remarque Vincent Goupil. Une des plus-values de l’animation régionale est là : nous aider à adapter la méthodologie à notre territoire. » En réponse à un besoin exprimé par les territoires, les deux animateurs de la grappe proposent également un appui individuel pour aider les territoires dans le lancement de la dynamique projet. « Quels profils pour former l’équipe projet, quelle posture adopter face aux personnes privées d’emploi… On creuse certaines questions qui se posent pour nous en ce moment », explique Vincent. Des fondamentaux qui sont aussi au cœur des rencontres de grappe : « revenir à eux permet d’avoir des bases opérationnelles solides, même pour les territoires les plus avancés », précise Fanny Molet.
Des grappes aux quatre coins du pays
Île-de-France, Bretagne-Pays-de-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Normandie, Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’azur, Corse ou encore Bourgogne : les grappes se structurent en lien avec l’association TZCLD. En juillet et novembre dernier des réunions ont été organisées avec les animateurs et l’équipe nationale pour définir les rôles de chacun, gagner en lisibilité dans les échanges et élaborer des pistes de financements pour pérenniser cette organisation. « Le lien avec l’équipe nationale permet de ne pas faire doublon et à ne pas nous sentir en difficulté même si le niveau régional d’accompagnement des territoires est encore en construction », remarque Fanny Mollet, co-animatrice de la grappe Normandie.