TZCLD et la transition écologique
Quand on parle de transition écologique, il est aussi souvent question d’enjeux touchant à l’emploi. Si l’objet du projet TZCLD est avant tout social, il s’inscrit résolument dans une démarche de ce qu’on appelle une “transition juste”, c’est-à-dire une transition écologique qui prend en compte la justice sociale. Le thème de la transition écologique est majeur au sein de l’expérimentation. La large part des emplois créés dans les entreprises à but d’emploi liés à la transition écologique – 35% – et les innombrables activités qui se développent sur les territoires liées à l’économie circulaire en témoignent.
Ecologie et social intimement liés
La question portée par la garantie d’emploi territorialisée va bien au-delà d’une expérimentation. Il s’agit, et on le constate sur les territoires, d’un changement de paradigme qui interroge, en même temps qu’il propose des solutions. L’objectif est de co-construire un nouveau modèle de société dans lequel le droit à l’emploi, la cohésion sociale et la transition écologique ne font qu’un.
Il faut faire le lien entre ce qui se passe au niveau national et ce qui se passe très concrètement sur les territoires. Les différents travaux des chercheurs et des institutions européennes montrent bien que les sujets de garantie d’emploi et de transition éco sont intimement liés et que les activités développées dans les territoires zéro chômeur ont soit une utilité sociale, soit une utilité en matière de transition écologique. Aujourd’hui les politiques publiques s’orientent de plus en plus en faveur de la transition écologique et le projet TZCLD est identifié comme un accélérateur de ces politiques publiques en la matière.
Des activités utiles et vertes
La première phase expérimentale (2016-2021) a permis d’observer que les dynamiques de coopération territoriale de TZCLD font émerger un grand nombre d’activités et de filières traitant de l’enjeu de la transition écologique. Le modèle économique du projet, par la création des emplois supplémentaires et d’activités non concurrentielles, apparaît tout à fait adapté à l’émergence et à la structuration de ces filières et métiers.
À la fin de la première étape, les activités liées à la transition écologique représentaient 37 % du chiffre d’affaires des EBE et un tiers des ETP créés (dont la moitié sont des salarié·e·s avec une reconnaissance de la qualité de travailleur·euse handicapé·e).
Au sein du projet, l’économie circulaire représente une grande partie des activités. Elles contribuent au réemploi, à la réparation et la réutilisation par le biais des recycleries, ressourceries, matériauthèques, à la valorisation des matières qui retournent à leur filières d’origine (PVC, aluminium, fer, verre, etc.), la fabrication d’objets en tissu à partir des matières recyclées ou encore à la consommation responsable et la lutte contre le gaspillage alimentaire (via les conserveries, les épiceries solidaires, en vrac ou au travers d’actions de sensibilisation pour mieux manger). On y retrouve également la gestion de biodéchets et les maraîchages urbains et ruraux, qui se développent dans une bonne partie des territoires habilités.
Cette liste met en évidence le rôle joué par les EBE et leur place de partenaires contribuant au développement ou à la création des filières de valorisation, qui s’inscrivent dans une dynamique économique locale vertueuse. Les obligations de non-concurrence et de territorialisation de l’activité bénéficient avant tout aux entreprises locales et au développement à une échelle territoriale. La méthode du projet, basée sur l’identification des besoins à l’échelle territoriale, permet de créer une dynamique capable de répondre à la fois aux enjeux de création d’emplois pour les personnes qui en sont privées et d’activités socialement et écologiquement utiles et non délocalisables. Cette démarche s’inscrit dans une logique de démarchandisation, de démocratisation et de dépollution du travail dans un contexte où les enjeux climatiques et environnementaux nous amènent à reconsidérer notre manière collective d’habiter les territoires.
Si vous l’avez raté le 20 novembre dernier, le webinaire de l’Observatoire de TZCLD sur la transition écologique est disponible en replay sur notre chaîne Youtube.
Avec les interventions de Sylvain Cholet, du territoire du Trièves, Samuel Truscott, du territoire de Lodève, et Marie-Laure Brunet, du territoire des Bertranges.
Ce webinaire est le premier d’une série de webinaires qui seront consacrés au lien entre la transition écologique et le droit à l’emploi, tout au long de l’année 2024.
A lire
Rapport réalisé avec le Labo de l’ESS : “Réussir une transition écologique juste”